Comprenez les termes que vous trouvez en descriptif des formations concernant les diplômes et certifications des acquis ECTS
Avec les lois et les différents types de formation, il est parfois difficile de se repérer. Les changements sont réguliers, la communication gouvernementale favorise à un moment une solution et ensuite une autre, en fonction des statistiques. Pour y voir clair, tentons de simplifier sans trop dénaturer la réalité.
Premier point : le statut des structures d’accueil
La formation initiale est celle que l’on suit avant d’avoir travaillé. Elle est représentée par les écoles primaires, collèges, lycées et écoles supérieures.
La formation continue est celle que l’on fait de sa propre volonté après un arrêt de scolarité, ne serait-ce que de quelques mois. Elle est représentée par des écoles supérieures, des centres de formation continue, des centres de formation d’apprentis.
Globalement dans les études et la formation, une structure peut être à la fois école supérieure, centre de formation continu et centre d’apprentis. Ces dénominations se réfèrent surtout à des capacités reconnues administrativement, mais on peut avoir dans une même classe une personne qui est apprentie, une autre en formation initiale et une autre en formation continue financée ou auto-financée. Ce qui compte donc surtout est la situation individuelle plus que le statut de l’organisme de formation.
Il y a une réelle volonté politique de donner à tous les mêmes possibilités de formation, ce qui implique ce mélange des populations.
Second point : la validation des acquis
La validation des acquis est un point important des formations suivies. Elle est une obligation de toute formation, même si celle-ci ne dure qu’une seule journée comme c’est souvent le cas en formation continue. Cela implique que tous les apprenants doivent se soumettre à une évaluation qui peut prendre des formes diverses (oral, qcm, dossier, exercices…).
La validation peut être faite en fin (examen) ou en cours de formation (contrôle continu). Dans la formation initiale, on favorise abondamment et de plus en plus le contrôle continu. Dans la formation continue, on apprécie que la personne puisse travailler toutes les compétences jusqu’au bout, et donc donner une part importante à l’évaluation de fin. C’est en particulier important pour des métiers d’encadrement et de gestion de projet qui doivent démontrer la capacité à prendre en compte de nombreux facteurs. Il est alors difficile de découper les évaluations en parties indépendantes car il faut aussi évaluer la capacité de la personne à relier des informations disparates et à invoquer divers compétences dans un objectif. Ce que l’on cherche ici à vérifier est le niveau atteint par la personne au regard d’un niveau professionnel attendu. Il ne s’agit donc pas en général d’un examen de contrôle de connaissance, mais plutôt de capacité à produire des éléments et discours.
Un élément important des dernières lois et de vouloir dissocier la formation de la certification. Cela signifie en pratique que ce n’est pas nécessairement l’école qui valide et qui fournit le certificat final mais une instance spécifique. L’objectif de cela est d’éviter la complaisance et d’assurer des conditions d’examen les plus permanentes possibles sur l’ensemble du pays.
En pratique :
- vous suivez votre formation dans votre école ou votre centre de formation
- vous participez à une évaluation
- peut être organisée par votre centre de formation
- peut être organisée ailleurs (cas fréquent des certifications en langue TOEIC, par exemple)
- la validation de vos rendus sera faite par un jury indépendant qui a l’habilitation à certifier vos compétences. À cette étape, les enseignants et formateurs n’ont aucun pouvoir sur la décision finale.
Troisième point : La certification des acquis
Les évaluations terminées, les apprenants peuvent obtenir un certificat de réussite. La valeur de ce certificat est dépendant de nombreux facteurs : reconnaissance par l’état, reconnaissance par les instances professionnelles, reconnaissance par un acteur. C’est là que ça devient compliqué. Par exemple, une certification Microsoft ne sera peut-être pas reconnue par l’État, mais aura peut-être une valeur pour être recruté dans une entreprise dont les outils Microsoft sont importants.
Il y a en effet un facteur à prendre en compte : une compétence est une capacité à réaliser. Cette capacité est indépendante d’un outil ou d’une marque. Ainsi, il n’est légalement pas autorisé à faire figurer des marques dans les référentiels de compétences : savoir améliorer la luminosité d’une photo est une compétence. Savoir utiliser l’outil Luminosité-contraste de tel ou tel logiciel n’en est pas une. Le logiciel n’est qu’un moyen de mettre en œuvre la compétence, la compétence, elle, est dans la personne. Du point de vue de la compétence, savoir le faire avec Gimp, Krita ou Photoshop a la même valeur.
En général, les certifications de formation de centre de formation sont de ce type. C’est ce que souhaite modifier la loi qui concerne les enregistrements au répertoire spécifique et au RNCP.
Partant de là, il fallait clarifier. Il nous reste alors deux approches :
- Celle de l’université et de l’enseignement supérieur en général avec la validation de crédits temps dit ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System), on parlera souvent de diplômes.
- Celle du RS et du RNCP par validation de compétences spécifiques, on parlera de certification professionnelle.
Activdesign dispose de diplômes et de certificats.
La pratique RS et RNCP a été renforcée récemment en France avec l’objectif de mettre de l’ordre dans la formation continue en cherchant à faire correspondre les formations avec des référentiels métiers. Elle permet d’obtenir des financements si on en a acquis les droits. Les dossiers sont cependant soumis à acceptation. Ce système est spécifiquement français et n’est pas reconnu à l’international, ce qui peut poser certains problèmes. Elles ne sont d’ailleurs valables que pour 3 ans maximum. Dans ce système, une compétence est acquise ou non-acquise, il n’y a pas d’intermédiaire. Cette démarche est particulièrement délicate et peu suivie : si on regarde à ce jour (3 mars 2022) seule une certification sur le sujet du Game design, par exemple. Cela fait peu par rapport à l’ensemble des écoles qui forment pourtant à ce domaine et les besoins nombreux en recrutement dans les entreprises.
Le système ECTS est celui qu’on adoptée les universités après une mise en œuvre en 1988 et du processus de Bologne qui a abouti au découpage Licence (Bac+3), Master (Bac+5), Doctorat. Les formations sont découpées en semestre dont chacun représente 30 ECTS soit 800 heures d’études, soit une année 60 ECTS pour 1500h à 1800h d’étude incluant le travail personnel et les stages. Les évaluations permettent d’évaluer les compétences acquises et celles-ci sont converties en ECTS. Ce système est moins direct, plus ouvert, mais il est reconnu au niveau européen ce qui permet de faire valoir ces acquis dans n’importe quelle école et entreprise européenne, voire même à l’extérieur. Des instances comme les universités, la FEDE, ou EABHES sont chargées de garder trace de ces crédits pour en fournir les preuves si besoin. Ce faisant, un apprenant peut commencer une formation dans un centre ou une école française et la poursuivre ailleurs dans toute l’Europe soit immédiatement, soit des années après, voire revenir dans l’école initiale après un passage dans plusieurs écoles, et cela en ayant gardé les crédits acquis et validé dans chacune des écoles. Ce système permet la mobilité dans les études, permet la mise en place de stratégies personnelles internationales, permet une meilleure mise en concurrence des écoles pour que l’apprenant ait une réelle liberté de choisir et n’exclue pas que la validation des acquis se fasse par un système de validation de compétences.
En France, même si l’État favorise le système RNCP en ce qui concerne la filière professionnelle, cette démarche entre en conflit avec les organisations de la plupart des autres états, comme c’est d’ailleurs indiqués sur le site de France Compétences. Il n’est donc pas facile de s’y retrouver, et le double système français ne simplifie pas les choses en rendant l’ensemble plus opaque et en contraignant à un choix qui risque d’avoir un impact mal quantifié au début des études.
Tout ceci, évidemment, reste à convertir en besoin personnel. La tendance actuelle en France est de penser la formation en termes de prise en charge, ce qui limite souvent le choix auquel les apprenants auront droit et qui les rend dépendant des décisions administratives. Cela est d’ailleurs renforcé avec la démarche qualité Qualiopi, qui permet de statuer de la qualité administrative d’un centre de formation, sans regard réel pour l’aspect pédagogique et des programmes. La difficulté est donc d’avoir une réflexion à long terme, là où beaucoup d’acteurs voient des solutions à plus court terme. Chacun doit donc réfléchir à son véritable projet et mettre ses ambitions en premier, et adopter la meilleure démarche en fonction de ses critères et objectifs propres pour trouver une place dans cette jungle.
publié le 3 mars 2022, mis à jour le dans Informations générales,