Fiche métier : testeur de jeu

Tester des jeux semble être un métier de rêve, mais correspond-il à ce que vous imaginez ?

Le testeur de jeux vidéos est une activité très recherchée parmi les jeunes qui veulent rentrer professionnellement dans cette industrie. C’est une activité qui semble a priori assez proche de leur activité favorite : prendre la manette, jouer et crier sur le collègue quand un truc ne marche pas.

La réalité est toute autre, et il nous semble important de faire un point sur le sujet et d’expliquer ce qu’est réellement le métier de testeur de jeux vidéos, ainsi que les compétences à développer pour y arriver.

 

Le premier type de testeur connu est un type particulier qui n’est pas réellement un testeur, mais c’est celui qui saute aux yeux quand on se tient au courant : le testeur serait celui qui écrit les tests de jeu dans un magazine. Si on peut partir du principe qu’il faut bien que le jeu ait été testé, rien ne le prouve. Beaucoup d’articles sont écrits sur la base de dossiers de presse. De plus, l’activité principale ici n’est pas de tester, mais bien de faire du journalisme. Ceux et celles qui veulent s’orienter vers cette activité devront s’orienter dans ce type d’école.

 

Partons d’un autre constat simple et sans appel : dans l’industrie, il est normal de s’assurer de la qualité du produit que l’on propose. Cela évite aussi les mécontentements et permet de préserver son image de marque. Ainsi, qu’il s’agisse de voiture, d’avion ou de tiroirs, les produits proposés à la vente ont fait l’objet de prototypes puis de versions élaborées avec soin. Viens le moment où il faut valider sa résistance à la réalité : la voiture imaginée va-t-elle tenir correctement la route, consommer comme prévu, être confortable… les tiroirs seront-ils assez spacieux, et résisteront-ils aux traitements et claquements du quotidien ?

Il en va de même dans le jeu vidéo. Des tests sont effectués avant la sortie. On pourra observer plusieurs types de tests : 

  • des tests informatiques (qui sont souvent réalisés en amont) et qui concernent le code lui-même ;
  • des tests ergonomiques qui sont réalisés en interne et parfois sur un panel de joueurs choisis ;
  • des tests de gameplay réalisés dans les mêmes conditions que les tests ergonomiques.

Le test peut donc intervenir tout au long du processus de production, mais aussi plus particulièrement en fin, au moment des finitions.

Le testeur est donc celui qui jour après jour va répéter inlassablement les mêmes tâches et vérifier que ce qui a été défini fonctionne bien comme prévu, sans effet pervers et non voulu.

  • Le testeur doit donc avoir une parfaite connaissance du projet et connaître le GDD par cœur.
  • Il doit savoir utiliser des outils de suivi de projet et participer à la validation des avancées.
  • S’il trouve quelque chose un bug, une erreur, quelque chose qui ne correspond pas à ce qui a été défini, il devra faire des rapports avec éventuellement des propositions d’amélioration.

De ce point de vue, le testeur doit avoir une connaissance assez poussée de tous les domaines du jeu :

  • graphisme 2D et 3D
  • son et musique
  • programmation et moteurs
  • de bonnes bases en game design et level design
  • connaître les contraintes des constructeurs
  • le plus souvent aussi une bonne expression en anglais

Un niveau d’étude bac+2 ou bac+3 est souvent demandé, éventuellement dans une école de jeu vidéo, mais d’autres études peuvent y amener car les tests peuvent faire l’objet de spécialisations comme on peut le voir dans les intitulés d’annonces ci-dessous.

 

 

Le testeur est un agent de la qualité du jeu, et la qualité n’est pas mise dans les mains de personnes inexpérimentées. De ce point de vue, le testeur travaillera avec le producteur, et l’équipe de développement (au sens large). Ses activités seront réparties différemment selon les cas, mais on retrouvera :

  • Élaborer les tests et les plans de tests
  • Effectuer méthodiquement des vérifications sur les plateformes cibles, en correspondance avec la connaissance des publics et dans le respect du cahier des charges
  • repérer les erreurs, les rapporter précisément et proposer des solutions

 

 

De ce point de vue, une grande part des activités du testeur est passée à lire et écrire des rapports précis, techniques et détaillés. On est alors loin du fou de la manette qui passe sa journée à réaliser les meilleurs scores ou à découvrir tout ce qui passe comme nouveauté sur Steam ou autres. On est aussi très loin du youtubeur. Mais c’est une activité essentielle qui peut parfois être réalisée par le game designer eux-mêmes si bien que le marché de recrutement de testeur n’est pas le plus porteur. Sur le site de l’AFJV, pour 543 annonces référencées au moment de l’écriture de cet article, seulement 17 concernent des testeurs. C’est évidemment aussi quelque chose à prendre en compte quand les décisions d’orientation doivent être prises. Dans notre cas, nous conseillons en général un cursus en game design qui aborde tous les aspects nécessaires.

En attendant, rien n’empêche de jouer à la maison.

 

publié le 28 septembre 2021, mis à jour le dans Fiche métier,

Further reading